Le commerce de proximité à l'ère de la franchise

Nos centres-villes transformés par les franchiseurs

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Il n'y a pas si longtemps, on craignait de voir les centres-villes mourir à petit feu. Incapables de faire face à la concurrence des hypermarchés de la périphérie, les petits commerçants fermaient leurs portes les uns après les autres. Aujourd'hui, les zones urbaines sont devenues le champ de bataille des grandes enseignes. Comment les réseaux de franchises réinventent-ils le commerce de proximité ? Enquête.

La renaissance du centre-ville

En proie à la morosité, voire à la désertification il n'y a même pas dix ans, le centre-ville retrouve le sourire. Les habitants des zones urbaines ont repris l'habitude de fréquenter leur quartier pour leurs courses quotidiennes. Qui sont les sauveurs des commerces urbains ? Ceux-là même qu'on accusait d'être à l'origine de leur lente agonie. En déclinant leurs concepts pour mieux les adapter aux modes de vie des populations urbaines, les franchiseurs sont partis à la conquête d'un nouveau marché.

Pour prendre un exemple concret, dernièrement s'est déroulée à La Ciotat la Nuit du commerce, un événement dédié au débat sur la présence des franchises dans le centre-ville. 250 commerçants se sont réunis pour échanger au sujet de leur centre ville, qui a beaucoup souffert avec la disparition des chantiers navals emblématiques de La Ciotat. 30 % d'habitants en moins, 40 emplacements commerciaux vacants sur un total de 120, les dégâts sont loin d'être réparés.

Pourtant le maire Patrick Bore compte sur les franchises pour relancer le commerce urbain. Jean-Luc Gosse, président de la fédération Terres de Commerce précise que les franchises devraient être "équitablement réparties sur le territoire, de façon judicieuse et appropriée", "avec une préférence pour celles dont les sièges sociaux sont en France". "Il faut une harmonie entre la proximité, les franchises et les grandes surfaces" ajoute-t-il.

L'avenir n'est donc pas livré aveuglément aux franchises, et c'est tant mieux. Si les commerces indépendants n'ont pas tous résisté à l'implantation des grandes surfaces alimentaires, le nouveau dynamisme apporté par les réseaux de franchise fournit un substrat qui pourra soutenir la création de nouveaux points de vente hors-franchise, mais sans doute plus spécialisés.

Les enseignes s'adaptent à un nouveau milieu

En pleine mutation des centres-villes, les enseignes se doivent d'être particulièrement attentives aux besoins des consommateurs et à la demande des nouvelles populations urbaines. Plus jeunes, plus actifs, les habitants des zones urbaines veulent avant tout du choix, de la flexibilité et de la qualité.

Le groupe Casino a par exemple bien compris cette évolution de la demande, et axe depuis trois ans son travail sur la différenciation. Refondu en 2011, le concept des magasins de proximité de Casino est aujourd'hui multiple. Avec des enseignes comme l'ancêtre Petit Casino, mais aussi Casino Shop, Casino Shopping, SPAR, Vival by Casino et Chez Jean (un cafetier épicier né de l'union entre Casino et le réseau de presse Relay), la palette proposée par le groupe s'adapte à tous les environnement et à tous les franchisés. Elle développe même Sherpa, un réseau de plus de 100 magasins organisés en coopératives uniquement en zone de montagne.

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