Dia : la fin du hard discounter en France

Y a-t-il une vie après le rachat ?

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Au sein de la présentation des résultats annuels du groupe Carrefour, les observateurs ont dégagé une information de taille : la disparition de la marque de hard discount Dia. Le rachat des 800 magasins n'était donc pas une tentative de se réimplanter sur le créneau. Explications.

Le troisième franchiseur alimentaire en Europe

Dia, ou Distribuidora Internacional de Alimentación S.A. est une entreprise espagnole fondée en 1979. Avec plus de 7 300 magasins en 2013 (dont près de 3 000 exploités en franchise), répartis entre l'Espagne, la France, le Portugal, l'Argentine, le Brésil et la Chine. L'enseigne employait à cette date 47 500 personnes à travers le monde et contrôlait une quarantaine d'entrepôts.

C'est en mai 2014 que Dia annonce vouloir mettre en vente tout ou partie de ses 900 magasins français, suite à un recul de son chiffre d'affaires de 11 % sur douze mois. Dès juin, Carrefour rachète 800 magasins pour une somme comprise entre 600 et 650 millions d'euros. Un revirement de situation, puisque Dia avait fait partie du groupe Carrefour entre 2000 et 2011, avant de redevenir indépendant grâce à un nouvel actionnaire, Blue Capital, et de débuter à la bourse madrilène (l'entreprise est aujourd'hui cotée à l'IBEX 35). D'après le repreneur, l'année 2014 s'est également avérée difficile pour Dia, même si aucun chiffre n'a été communiqué.

Les projets de Carrefour pour les magasins Dia

En présentant ses résultats pour 2014, le groupe Carrefour s'est enorgueilli d'avoir retrouvé le cap, avec un résultat opérationnel en augmentation de 10,6 % en données comparables. Fort de ces chiffres encourageants, Carrefour annonçait qu'il espérait sortir du rouge les points de vente Dia acquis l'année dernière sous deux ans. En revanche, il n'est pas question pour le géant de l'alimentaire de se replonger dans le bain du hard discount après la vente de Dia en 2011 et la fermeture de son enseigne Ed en 2012. D'après la direction de Carrefour, ce dernier rachat en date était motivé par le réseau de Dia, et surtout par ses magasins en région parisienne et dans le sud-est de la France.

Les projets du groupe sont donc simples : rebrander tous les magasins Dia d'ici à 2016. Du fait de leur taille, aucun des supermarchés du discounteur ne pourront devenir des magasins Carrefour ; en fonction de leur emplacement, ils prendront donc l'enseigne Carrefour Contact ou Carrefour City. Cette transformation, qui coûtera à l'enseigne environ 100 millions d'euros, devrait permettre de ramener 800 magasins au point d'équilibre et resserrer d'autant le maillage national de Carrefour.

Quel avenir pour le hard discount en franchise ?

A une époque où la crise est toujours présente dans les esprits et où chacun se méfie de l'avenir, on n'a pas fini de voir se développer des concepts discount. Mais peut-être la grande époque du hard discount alimentaire est-elle passée. Les franchiseurs de demain devront sans doute y réfléchir à deux fois en travaillant sur leurs prochains concepts.

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